« Série » dite des Carmen
Cette suite picturale se compose :
- d'un ensemble modifiable selon le lieu d'exposition de :
- 12 kakemonos : ancien drap de lit d'environ 200/140cm d'une épaisseur de 160g à 200g pouvant être présentés sur les 2 faces (la peinture acrylique ayant imbibé le support)sans châssis,
- 15 totems (toiles visibles sur les 4 faces peintes à l'acrylique et à l'huile d'une hauteur de 130/33/3cm présentés sur socle bois noir et/ou suspendus selon les lieux d'accrochage
- 43 pochoirs sur papier dessin représentant la moitié d'un visage de Carmen et présentés sans cadre et selon le lieu d'exposition
- une vidéo des pochoirs glissant, disparaissant et réapparaissant dans l'eau du ruisseau de salies de béarn
La thématique :
Les Carmens sont des petits personnages imaginaires qui parlent de la condition de la femme à travers le monde et à différentes époques. De la nécessité ou de l'obligation pour elles de passer dès les premières règles, directement de l'enfance à l'âge adulte sans connaître l'étape de l'adolescence; par tradition, pour vivre ou pour survivre.
Le style figuratif : s'inscrit dans l'expressionnisme, de la bad-painting, du street-art, de l'art singulier...
Les kakemonos : représentent différentes « Carmen» qui quand elles sont seules sont présentées « en majesté », en position frontal, avec leurs attributs; ces derniers vont définir leurs personnalités, leurs sentiments ainsi que leurs noms.
Quand elles sont représentées à plusieurs sur le même support, elles parlent de leurs conditions, de leurs lieux de vie et de travail par un environnement à peine esquissé voire suggéré comme par pudeur et par réserve.
Les totems: représentent les Carmens proprement dit. Les toiles ne dépassent pas la taille d'un enfant de 8 à 12 ans. Ces peintures sont présentées comme des sculptures que l'on peut voir sur toutes ses faces. Elles sont réparties dans la salle d'exposition comme des visiteurs venant voir les kakemonos introduisant leurs présences plus au moins gênantes dans le parcours du public . Toutes semblables de prime à bord, elles sont toutes différentes et amènent une ambiguïté sur les notions de ressemblances et de différences. Ambiguïté également sur le regard, sous un certain angle les totems peuvent présenter les deux faces simultanément d'un volume; l'agencement des carmens entre elles dans le lieu d'exposition peuvent reconstituer le personnage tel qu'il est présenté sur les kakemonos; Enfin en tant que représentation les carmens-totem deviennent les spectatrices de leurs propres images représentées sur les kakemonos; ces derniers renvoient ce regard vers les totems.
Les pochoir, si le lieu le permet, peuvent venir renforcer cette insistance du regard en démultipliant ce croisement de point de vue et reprendre en écho les notions de ressemblances et de différences.
La video : reprend la fonction des pochoirs mais de façon plus poétique voire mélancolique et entraîne une fluidité, un éternel recommencement du thème proposé. Ruisseau virtuel qui trace une fêlure, une entaille sur les murs et le sol du lieux d'exposition.