"La vie glisse entre deux draps de nuit;

Et les papillons de l'enfance,

Balbutient le temps d'un soupir,

...

Et le miroir des souvenirs,

Où le bleu et le rose dansent,

Où les ruisseaux sur les pavés,

...

Où nuls yeux verts nous regardent,

A l'envers des chevelures d'algues.

...

Dans ce bois coupé de ses branches" 

Mouloudji (1937/38)

 

Cette "série" débute en 1995 environ et comprend une quarantaine de pièces et deux installations.

 

Le thème vient d’une question : qu’est-ce qui me reste comme souvenir des trajets quotidiens dans ma ville après une journée de travail, quand je rentre chez moi ?

 

Des silhouettes, un visage, le croisement d’un regard… plus ou moins distincts qui  se confondent avec un fond qui les enveloppe.

 

Il n’y a en général pas d’architecture sauf une ligne diagonale, horizontale qui indique un espace, une profondeur. Les personnages eux-mêmes participent à la représentation de cet espace.

 

Le sujet est peint sur carton d’emballage. Le carton d’emballage étant sans doute l’objet le plus banal et le plus répandu dans nos villes. Ses fonctions : transport / protection/isolation en font une matière indispensable pour les objets comme pour les personnes.

 

La technique picturale utilisée (huile, superposition de couches, glacis…) respecte et ennoblit ce côté précieux du carton.

 

La couleur dominante bleu/vert est celle qui enveloppe la mégapole, les soirs des mois dont les jours sont les plus courts de l’année, vue de sa banlieue.

 

La marque du temps, de l’usure, du passage se voit sur la représentation par des signes : craquelures, déchirures, abrasions…

 

Le carton est dépecé de telle façon qu’il ne reste plus que la dernière feuille. Cette « peau » est ensuite marouflée sur une toile de jute. Elle-même enduite d’un apprêt rappelant le mur de la ville. 


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